Le café du Rocher

Le café du Rocher est situé sur la route départementale 974, au n° 85 de la route de Beaune, non loin du croisement avec la départementale 108 qui traverse Perrigny. Il a donné son nom au croisement : on dit maintenant : « Le Rocher », et à la rue qui monte au village. La dénomination s’est même étendue aux salles municipales non loin du croisement rue du Château / rue de la Maladière / rue du Puits de Têt.

Le groupe de maisons dont faisait partie ce café s’appelait autrefois « Les Baraques de Marsannay ».

Un café historique

Ce café serait, d’après l’association des Mordus des Cafés historiques le XIIIe café le plus ancien subsistant en France. Il aurait été fondé en 1830 par un certain Gaité, ancien grognard de Napoléon, et aurait d’abord porté le nom de Relais du soldat de Napoléon. À l’intérieur : des fresques exotiques et un décor rocaille en rapport avec l’épopée napoléonienne.

Le titre de « Café historique européen » lui a été remis lors d’une cérémonie officielle le 2 octobre 2002.
Inscrit à l’Inventaire général du patrimoine culturel en 2003.
Est devenu « La Table du Rocher », en 2011.
Inscription au titre des Monuments Historiques, en 2015, classement en 2016..

Un relais le long de l’ancienne route nationale 74

Ancienne route impériale 92, puis route royale ou nationale 74 (aujourd’hui D974).
Un poste d’essence, dans les années 1930

Décoration intérieure

Ensemble de paysage peints, d’après la tradition, dans les années 1820-1830, par un soldat ayant participé aux guerres napoléoniennes. Les recherches récentes semblent infirmer cette date.

  • paysage, rivière, vue d’architecture : château ;
  • paysage, vue d’architecture : ferme ;
  • paysage, diligence, embuscade ;
  • mer, bateau, fort de l’Île d’Elbe, phare d’Alexandrie, oiseau

La porte qui sépare les deux salles a la forme de la Corse. C’est Xavier Douroux, que j’avais conduit là en 2014, pour une visite, qui s’en est aperçu. Le propriétaire actuel des lieux n’avait pas remarqué cette particularité.

« Selon le rapport d’expertise de Sophie Loppinet-Méo, chargée de la protection pour la Côte-d’Or, le décor peint à La Table du Rocher aurait connu ­plusieurs phases : « D’après le guide touristique de 1850, il remonterait à la première moitié du XIXe siècle (1830). En revanche, l’iconographie permettrait de dater une deuxième phase de la seconde moitié du XIXe (1850) ». En effet, selon les informations du musée de la marine, la représentation du vaisseau le plus à droite de la fresque pourrait être apparentée à un des premiers vaisseaux trois-mâts, mixte voile et vapeur, de marine militaire de type Napoléon, à deux ponts, daté de 1850. Des recherches plus poussées ont montré que dans la famille Gaitet, propriétaire de ce café, l’un des neveux du grognard tavernier à l’origine de l’établissement, était conservateur au musée des Beaux-Arts à Dijon et certaines de ses œuvres y sont encore conservées.
­Même si aujourd’hui il ne s’agit que de suppositions, il serait tout à fait possible qu’une partie du décor de cette fresque lui soit attribuée. La superposition de peintures semble se confirmer par les repentirs ou repeints observés dans les scènes maritimes où des figures de bateaux sont encore visibles sous la couche picturale. Concernant le décor de rocailles, l’étude révèle qu’il s’agirait de faux rochers moulés en ciment et incrustés de coquillages, d’une carapace de tortue, de tête d’angelots ainsi que de branches d’arbres dont certaines ouvrent l’accès à des portes dérobées. Peu fréquent, ce même type de décor atypique a été observé à Bordeaux aux restaurants Le Chapon fin et Le Castan. » (Cécile Grapin (CLP), « La fresque du « Café du Rocher » à Marsannay-la-Côte : l’œuvre du neveu du propriétaire ? », Le Bien Public, 10 janvier 2017.)

Sur Louis Gaitet fondateur du café du Rocher et sur le peintre des fresques, Louis Alexandre Gaitet, de nouveaux éléments sont apportés par Jean-Michel Soichot dans la notice biographique qu’il leur consacre sur notre site. Le fondateur n’était pas grognard des armées impériales, puisqu’il a quitté l’armée le 21 prairial an IX (10 juin 1801), mais bien tout de même de l’armée du général Bonaparte. Le peintre, conservateur au musée des Beaux-Arts de Dijon, était son petit fils et non son neveux.

Le peintre, Louis Alexandre Gaitet a également peint L’Ouverture du Pas d’Armes de 1443, tableau qui a trôné dans la salle du Conseil municipal, puis a été intégré à l’exposition de l’Office du tourisme. Aujourd’hui remisé à la Mairie. On espère le revoir un jour !