Le sobriquet des habitants de Marsannay-la-Côte
Les habitants de Marsannay se nomment les Pataras. L’origine circonstancielle de ce sobriquet n’est pas connue. C’est fondamentalement ce qu’il est convenu d’appeler un « blason ».
« Sous le nom de blason populaire, on désigne l’ensemble des qualificatifs que les habitants d’un pays, d’une province, parfois d’une commune, adressent à leurs voisins. Les uns sont la simple constatation, sans épigramme, d’une qualité réelle ou supposée ; d’autres font allusion à un fait local – ou supposé tel – généralement comique. La plus grande partie est satirique et renferme des allusions blessantes comme celles que les héros d’Homère se renvoyaient avant la bataille. » Jean Vartier, Le Blason populaire de France, Paris, Maisonneuve et Larose, 1992.
S’agit-il d’un qualificatif ? C’est ce que semblent indiquer des expressions relevées dans différents dictionnaires ou ailleurs. Le sens, qui paraît fluctuer entre affairé, irritable et vantard, n’en demeure pas moins quelque peu élastique ! Le mot est souvent rapproché de l’expression « être en patarou« .
L’interprétation de (Édouard) Jean Bart
« Patara : — peut-être de « patar » gros sot (Vallot) ou petard. En tout cas on l’interprète habituellement dans le sens de « vantards ». — Clément-Janin cite un autre sobriquet : les Taratans : les charlatans, les hâbleurs ; mais il semble que ce nom se rapporte plutôt à « tard attend » qualifiant les mauvais payeurs. »
É. Jean Bart Vieux souvenirs d’un village de la Côte…
L’interprétation de Marguerite Fournier
« Les habitants de Marsannay ont toujours été appelés les Pataras.
J’ai toujours cru que c’était lié à leur caractère exubérant ; chez nous, on aime bien faire la fête, faire du bruit.
Mais certains disent qu’il ya aurait une origine historique : les Patares seraient un peuple du sud de la France d’où venait l’évêque de Langres. Il avait des propriétés à Marsannay et aurait fait venir les Patares pour travailler les vignes.
Voilà qui pourrait expliquer notre surnom, mais je préfère ma version. »
Marguerite Fournier, Le Village de mon enfance, Marsannay-la-Côte, Marsannay-la-Côte, Bibliothèque municipale, 2004.
Il est cependant étrange que Clément-Janin, dans son ouvrage de 1880, ne mentionne pas ce sobriquet. Il s’agirait alors, contrairement à ce qu’avance Marguerite Fournier, d’une formation de la toute fin du XIXe siècle.
Blasons voisins
- Chenôve : les Bonbis
- Corcelles : les Ânes
- Couchey : les Loups
- Perrigny : lé Renouillei, (les Grenouilles)
- Plombières : les Ânes
(Cf. Marcel-Hilaire Clément-Janin, Sobriquets des villes et villages de la Côte-d’Or, 4 fasc., Dijon, 1876-1878. 2e éd. 1880, reproduction : Lyon, Ed. de la Tour Gile, 1990.)
Musiques voisines
L’invention verbale populaire a produit maintes expressions, onomatopées ou non, fondées en partie sur leur « musique ».
« Patara », indubitablement, résonne grâce à la répétition vocale et à ses occlusives.
À rapprocher de :
- patatrac
- patapouf
- pataplouf
- Et patati et patata
- taratata