Les Taratans

Dans son petit livre sur les sobriquets des villages de la Côte, Clément-Janin ne cite pas, comme sobriquet des habitants de Marsannay, les  « Pataras », mais les « Taratans »

Clément-Janin

Sobriquets des villes et villages de la Côte-d’Or, 2e éd., Dijon, F. Carré, 1880)

« Les taratans, les charlatans. — Taratan ! est une onomatopée pour imiter le son de la trompette des charlatans sur les places publiques « Taratantara dixit ! » dit Ennius, célèbre par son fumier où l’on trouvait des perles.
« Les taratans sont naturellement hableurs. Aussi fait-on dire à leurs cloches, à la quinte :

« Y payon bé, y n’ devons ran ! (bis)

« Mais celles de Chenôve répondent sur le ton grave :

« Tant bé que man ! (bis) »

Taratantara

Le mot vient d’un vers d’Ennius (239-169 AEC), dans un fragment des Annales rapporté par Priscien et par Servius dans son commentaire sur Virgile : « at tuba terribli sonitu taratantara dixit » (Mais la trompette fait entendre ses terribles sons, son taratantara). Le mot est souvent cité comme exemple de cacophonie.

Cette onomatopée disgracieuse à l’oreille est devenu, à la Renaissance,  un terme de métrique définissant des décasyllabes avec césure à l’hémistiche de cinq syllabes. Il entre alors dans le vocabulaire de poétique. Ainsi, le Recueil des œuvres de feu Bonaventure des Périers (Lyon, Jean de Tournes, 1544) se termine sur un «  Caresmeprenant, En Taratantara  ».
(Cf. Alain Chevrier, Le Décasyllabe à césure médiane,  Histoire du taratantara, Paris, Garnier, 2011.  Voir également : <https://desperiers.hypotheses.org/page/15>)

L’interprétation de (Édouard) Jean Bart

« Clément-Janin cite un autre sobriquet  : les Taratans  : les charlatans, les hâbleurs  ; mais il semble que ce nom se rapporte plutôt à «  tard attend  » qualifiant de mauvais payeurs. » Jean Bart, Vieux souvenirs d’un village de la Côte…