Si vous voulez insulter ces trois fleurs en latin, vous pouvez toujours les traiter respectivement de « Pulsatilla vulgaris », « Primula veris » et « Pulmonaria montana » !
On aura du mal à trouver trace sur le Net des trois termes, « banichon », « soulon » et « cancoin », qui désignent trois fleurs typiques des prairies sèches du calcaire jurassique de la Côte. Si l’on vient d’une autre région de France, ils sont parfaitement opaques : — Jamais entendus ailleurs ! Du reste, sont-ils compréhensibles de tous les Bourguignons ?
Mignard, dans son Histoire de l’idiome bourguignon (1856), ne mentionne aucun des trois. Taverdet, dans le Dictionnaire du Français régional de Bourgogne (1991) retient « cancoin », plus célèbre, mais ignore les deux autres. Il y décèle une origine onomatopéique et rapproche « cancoin » de « cancoine », hanneton – on ne voit pas bien le rapport.
À titre provisoire, on retiendra que « banichon » et « soulon » sont sans doute très locaux, et que « cancoin » est davantage régional, l’origine des trois vocables demeurant mystérieuse.
Le cancoin
Pulsatilla vulgaris (Mill.), famille des Renonculacées.
Français : Anémone pulsatille, Pulsatille vulgaire.
Hémicryptophyte érigée.
Photo Wikipedia
Espèce emblématique de la Côte Bourguignonne. (Source : Atlas de la flore sauvage de Bourgogne).
Le banichon
Primula veris (L.), famille des Primulacées.
Français : primevère officinale.
Hémicryptophyte (vivace disparaissant en surface l’hiver) à rosette.
Photo ChB, 8 mars 2020.
Espèce très commune sur la Côte Bourguignonne. (Source : Atlas de la flore sauvage de Bourgogne).
Le soulon
Pulmonaria montana (Lej.), famille des Boraginacées.
Français : Pulmonaire des montagnes.
Hémicryptophyte à rosette.
Photo ChB, 8 mars 2020.
Espèce typique de la Côte Bourguignonne. (Source : Atlas de la flore sauvage de Bourgogne).