Charles Albert Lambert

Charles Albert Lambert, Classe 1914, Caporal  Mort pour la France le 11 mars 1916 à Vaux.

Né le 13 avril 1894 à Marsannay-la-Côte.
Profession  : vigneron.
Fils de Charles  et de Marguerite Chautier.
Classe 1914, matricule 1700, Dijon.
Incorporé le 5 septembre 1914  158e Régiment d’Infanterie  Caporal le 3 octobre 1915.
Passé le 12 décembre 1915  à la compagnie de mitrailleuses de la 86e brigade.
Tué à l’ennemi le 11 mars 1916 au combat de Vaux devant Damloup (Meuse).

Historique

« Verdun (mars 1916)
Le 9 mars 1916, le Régiment était engagé à Vaux et Damloup dans la bataille de Verdun.
Verdun… nul de ceux qui y furent ne peut entendre les deux syllabes sans un frisson d’horreur et d’orgueil. Jamais les vieux du 15-8 échappés, on ne sait comme, de l’Alsace, de la Marne, de l’Yser, de l’Artois ne se rappelaient avoir subi pareille avalanche de fer et de feu. Le paysage était comme brûlé, écorché, déchiqueté  ; dans les entonnoirs qui se touchaient, se mêlaient des branches coupées ; des blocs roulés, des débris humains et des détritus de toutes sortes ; les fonds des vallées étaient rendus impraticables par les gaz ; les relèves étaient plus meurtrières que des combats ; les voies d’accès étaient jalonnées par des cadavres de pionniers, de ravitailleurs, de cuistots, d’agents de liaison, de brancardiers.
C’est dans cet enfer que, à deux reprises différentes, du 9 au 17 mars, puis du 31 mars au 5 avril, le Régiment allait être engagé. Accroupis dans des trous d’obus (car les tranchées n’existaient plus), privés de nourriture et de sommeil, les nerfs brisés, la pensée broyée par l’assourdissant vacarme des obus, isolés des unités voisines par un terrain boisé, accidenté, bouleversé, propre à l’embuscade et à l’infiltration sournoise, nos soldats allaient endiguer le flot ennemi dans le secteur le plus menacé : village et batterie de Damloup,village et Fort de Vaux.
Période du 9 au 17 mars. Attaque du 16 mars. Le Régiment relève des unités de la 303e Brigade (Colonel Naulin) exténuées par d’incessants combats autour de Vaux. Du 12 au 16 mars, le bombardement augmente sans cesse d’intensité : dans la journée du 16 mars, 10 000 obus de tous calibres tombent sur nos 1re et 2e lignes : les avions ennemis ne cessent de survoler nos lignes et règlent le tir qui devient d’une précision effrayante : les maisons du village de Vaux s’écroulent : des officiels et des soldats sont écrasés dans leurs abris. Enfin, dans la nuit du 16 au 17, à 20 heures 35 et à minuit 15, deux attaques sont lancées tendant à encercler le village de Vaux. Elles sont repoussées par le 1er et le 3e bataillon. Le Sous-lieutenant Delmas, de la 1re Cie, à la tête d’une poignée de braves, réussit à s’infiltrer dans les rangs ennemis et à y jeter la panique.
Les pertes du Régiment, pendant cette période, furent de 20 officiers et de 618 hommes. »
Historique du 158e Régiment d’Infanterie, Campagne 1914-1919, Source Gallica, BNF, Service historique de la Défense.

Vaux (Aisne), vue générale, carte postale, cl. Section Phot. Armée, Agenda PLM, 1919.
Le village et l’étang de Vaux pendant la guerre (1917), carte postale, cl. Arch. photog.
Vaux, le village et la route de Paris, carte postale LL.
détail de la carte IGN, nord-est de Verdun.

Le village de Vaux est l’un des 9 villages de la Meuse entièrement détruit durant la première guerre mondiale.