« Le brandevinier ; ce mot a disparu du langage usuel. Il désignait le distillateur. Il y a cinquante ans, à Marsannay, trois de ces artisans étaient installés au village, près d’un point d’eau, la distillation nécessitant beaucoup d’eau. Depuis quatre ans, les vignerons sont obligés de conduire leur marc dans les villages voisins, un seul alambic fonctionnant pour trois ou quatre communes.
Avant 1914, l’alambic distillait à domicile ; pendant la guerre, on lui désigna une place fixe. Jadis, certains gros propriétaires possédaient leur propre alambic, mais comme cet instrument contenait une assez grande quantité de cuivre, et que ce métal était de première nécessité pour l’armement, la vente d’un alambic, comme celle de l’or fut considérée comme un acte de patriotisme. C’est pourquoi, les vieux alambics privés disparurent au cours de la première guerre mondiale. D’ailleurs l’apparition des alambics à vapeur, qui avaient un rendement bien supérieur, a participé aussi à cette disparition. Toutefois, dans certains villages des alentours de Dijon, où l’on distille encore quelques fruits, le vieil instrument, l’alambic « à repasse », comme on disait, est encore en service ; il a l’avantage de faire des eaux-de-vie beaucoup plus fines que son remplaçant. Donc, à Marsannay, le brandevinier – le mot comme le personnage – a disparu. » Jean Bart, Vieux souvenirs d’un village de la Côte… 1978.
En 2016, Julie Ay s’est installée 33 rue de Mazy pour y créer la Distillerie Mazy et y produire de la fine de Bourgogne (AOC), de l’eau de vie de prune (Reine Claude dorée) et les liqueurs de dessert Raspail et Verveine.