Maurice Henri Charchaude

Maurice Henri Charchaude du 109e RI, disparu au combat de Schirmeck, le 19 août 1914.

Né le 20 août 1889 à Marsannay-la-Côte.
Profession  : vigneron.
Fils de Jean-Baptiste et de Marie Émilie Laureau.
Classe 1909, matricule 439.
Mobilisé le 2 août 1914 au 109e Régiment d’infanterie.
Disparu au combat de schirmeck le 19 août 1914 (prisonnier ?), inhumé derrière les lignes ennemies à Barembach (Bas-Rhin).

Date du décès

La date du décès portée sur la fiche du Ministère des armées est vraisemblablement fausse, au vu des deux documents ci-dessous :

1. Mention dans la « Liste n° 40 des Français inhumés derrière le front allemand », publiée par la Gazette des Ardennes, n° 380, 14 avril 1917.

2. Fiche du CICR, mentionnant la disparition le 19 août 1914.

Historique

Source Argonnaute.parisnanterre

« Le 19 Août, à 4 h 5o, le Régiment occupe les hauteurs du S.-0. de Wisch, mamelons boisés, coupés de profonds ravins. Vers 7 heures, en masses profondes, l’ennemi débouche des hauteurs Ouest de Wisch. Ce sont de véritables torrents humains qui semblent déferler vers les positions françaises, précédés de rafales d’artillerie et de pluie de balles de mitrailleuses. C’est la première fois que le Régiment subit une attaque.
Contre le 2e et le 3e Bataillons, l’ennemi vient s’échouer et s’arrête. A la même heure, le 1er Bataillon, obligé de quitter la rive droite de la Bruche, se replie par petites fractions sur Schirmeck.
À 10 heures, de nouveaux torrents ennemis débouchent du N.-0. Le Colonel Aubry, en observation à la lisière d’un bois, un peu en arrière de la ligne de feu, regarde ces grappes humaines qui se dessinent sur le flanc gauche de son Régiment, et qui le débordent petit à petit. Il ne veut pas croire que c’est l’ennemi, cependant le doute n’est plus possible, à la jumelle on distingue nettement le gris verdâtre des vêtements. Alors, rassemblant ses trois Compagnies de réserve, quelques fantassins perdus du 21e ou du 17e,. quelques chasseurs égarés, quelques blessés légers, le Colonel Aubry fait sortir les baïonnettes et emmène à la contre-attaque cette troupe sublime et sacrifiée. Un instant l’ennemi hésite, peut-être admire-t-il, malgré lui, la folie de ces héros, puis il les accable sous le feu de ses innombrables fusils et mitrailleuses. La contre-attaque française est rejetée au fond d’un ravin. Le Colonel Aubry est frappé d’une balle au cœur, en tête de ces héros dont pas un n’est revenu.
Néanmoins, pied à pied, en contre-attaquant à chaque instant, remplaçant l’infériorité numérique par un héroïsme et un esprit combatif admirable, les trois bataillons réussissent à se tirer des griffes de l’ennemi. Le 19, à la tombée de la nuit, le Commandant Boreau de Roince prend le commandement du Régiment et rassemble sur la plateforme du Donon ce qui reste des trois bataillons. »
Réf. : Historique du 109e Régiment d’Infanterie, slnd.

Soldats allemands devant l’hôtel de ville de Schirmeck.
Poste Téléphone de tranchées
Détail de la carte IGN : vallée de la Bruche de Wisches à Barembach. Le Schirmeck est au nord-est de Barembach, le Donon plus à l’arrière.