
Discours d’Albert Fournier, maire de la commune
Mesdames, Messieurs,
Le 2 août 1914 la France faisait appel à ses enfants pour repousser la perfide agression que l’Allemagne avait projetée depuis longtemps. Tous les Français répondirent au cri d’alarme poussé par leur Patrie et partirent pour arrêter l’invasion ennemie aux frontières du nord et de l’est. Hélas beaucoup n’ont pas vu la victoire qui devait couronner leur sacrifice. 32 enfants de Marsannay pour leur part ont payé de leur vie la liberté du pays.
Ils étaient partis jeunes plein d’entrain, de vigueur et de santé, laissant au foyer des épouses, des enfants, des parents, des frères et des sœurs, des amis qui les attendaient, et ils ont consenti à verser leur sang pour nous, après avoir enduré de terribles souffrances, morales et physiques. Jamais on ne saura ce qu’ont souffert tous ces hommes, dont cependant pas un ne s’est plaint !
Connaîtra-t-on jamais le martyre qu’ont enduré tant de soldats inconnus qui reposent maintenant sous une petite croix de bois dans la terre sacrée du front ? Mais s’ils sont morts, c’est pour nous tous, pour vous, pour moi, pour défendre notre pays, nos libertés et nos biens.
Aussi quelle reconnaissance immense ne leur devons-nous pas, pour un tel dévouement. Nous penserons aussi à leurs familles et nous essaierons sinon de les consoler, du moins d’atténuer leur douleur, de les réconforter par nos marques d’amitiés et d’intérêts.
Au nom de la commune toute entière, j’adresse aux familles de tous ces braves l’expression de nos plus vives et plus sympathiques condoléances et notre plus sincère gratitude.
C’est pour consacrer à jamais la mémoire de ces héros que nous nous trouvons réunis aujourd’hui devant cette pierre, symbole du souvenir vivace que nous gardons aux morts sublimes de notre village. Que les noms gravés ici restent plus profondément encore dans notre cœur, pour nous rappeler à chaque instant que ceux que nous pleurons sont tombés pour nous.
Il me reste maintenant, Mesdames et Messieurs, à remercier chaleureusement tous les généreux donataires qui ont contribué par leurs offrandes ou par leur travail, à élever un monument digne de tous. Merci à vous, Messieurs les membres du comité, pour vos avis éclairés, pour le zèle infatigable que vous avez déployé en toute circonstance. Un merci spécial à Mr le Maire de Dijon, Vice-président du Conseil Général qui veux bien honorer de sa présence cette cérémonie d’inauguration. Je remercie enfin la Société des Mutilés, Mr le Président de l’Union Nationales des Combattants d’avoir bien voulu être des nôtres en ce jour du souvenir. Merci à la Fanfare et aux écoles d’avoir bien voulu prêter leurs concours.
Devant ce monument qui pour nous représente plus particulièrement la tombe de ceux dont nous ignorons la sépulture, je veux encore une fois assurer de nos sympathies les familles éprouvées et m’incliner profondément devant le sublime sacrifice de nos héros.
Au nom de tous les habitants de Marsannay, je dépose sur cette pierre une palme symbole de celles que nos morts ont cueillies sur le champ de bataille et je m’écrie : « Gloire à vous qui avez fait lever pour nous le jour de la Victoire.

Le monument aux morts a été déplacé derrière l’église, à gauche de la mairie, dans les années 1990.